La boccia est un handisport qui s’apparente à la pétanque. Paralympique, elle compte 200 clubs affiliés. Elle repose sur de la stratégie, de la précision et de la concentration. Cet article porte sur la finale qui a eu lieu du 27 au 29 juin 2025 à Thuir. J’ai eu la chance de pouvoir interviewer quelques finalistes, des accompagnant.e.s, une arbitre, plusieurs membres du comité départemental et régional de handisport et du public.
Les Femmes en nombre inégal
La boccia se joue avec six boules à lancer (trois de couleur rouges et trois de couleur bleues). L’objectif du jeu est de viser une boule nommée « le jack » de couleur blanche. Une ligne sur le sol délimite l’espace à ne pas dépasser par les compétiteurs et compétitrices, entraînant alors une pénalité.Chaque point sera validé par l’arbitre en utilisant une raquette de ping-pong de deux couleurs et qui sera orientée soit vers le rouge soit vers le bleu selon que le point soit accordé.
Parmi les licencié.e.s, le nombre de femmes est encore minoritaire d’après plusieurs études. Cependant, la boccia compte cette année une championne, Aurélie Aubert, qui s’est démarquée aux jeux de 2024 à Paris. Dans les Pyrénées-Orientales le club crée par Danielle est composé de sept membres dont un des champions présents en finale est âgé de onze ans. Les membres du club s’entraînent assidûment à Trouillas une fois par semaine.Ce vendredi, les matchs étaient des sélections en vue de la finale de dimanche.
Discipline paralympique, la boccia est adaptée à des joueurs et joueuses utilisant un fauteuil roulant ou à mobilité réduite. Chaque partie peut durer entre quinze minutes et une heure trente. Certains matchs peuvent être longs.
Dans certains cas, un équipement plus spécifique comme une rampe sera utilisé de la part des sportifs et sportives nécessitant un peu plus de temps pour s’organiser. C’est une des raisons pour lesquelles un.e assistant.e sera souvent les lieux.
En me déplaçant dans le gymnase, j’ai interviewé des accompagnant.e.s.
Des membres de l’équipe de l’île de la réunion : en règle générale, ces compétitions ont lieu en fin d’année, nous préférons le fait que cela soit au mois de juin pour des raisons logistiques. Il a fallu de nombreuses heures pour venir, nous vous présentons une partie de l’équipement utilisé pour la boccia, cela vous donnera une idée concrète.
Une fois leur témoignage recueilli, j’ai fait la connaissance de plusieurs membres du comité départemental et du comité handisport régional d’Occitanie. Quelques précisions ont été apporté suite à ces questions :
« Céline Valette (rédactrice de l’article) : Est ce qu’il y a beaucoup de femmes qui pratiquent la boccia ?
— Marion (arbitre et membre du comité) : La boccia se joue par catégorie et actuellement en France, il n’y a pas suffisamment de pratiquantes pour qu’une équipe soit constituée. Je vous présente une personne qui participe à l’entretien.
— Céline Valette : Bonjour, je rédige un article sur le handisport est ce que vous jouez à cette finale ?
— Personne présente à l’entretien : Non, je suis membre du comité et j’accompagne dans la vie de tous les jours un enfant pratiquant le handisport.
— Céline Valette : Quel ressenti a t-il par rapport au handisport et à la boccia ?
— Personne présente à l’entretien : Il se dirige plutôt vers la sarbacane. Peut-être le basket en fauteuil sera une prochaine étape car cela lui plaît aussi.
— Céline Valette : Il est très courant d’essayer plusieurs sports, cela peut changer avec l’âge.
Céline Valette à l’arbitre : Quel est l’âge pour débuter la boccia ?
— L’arbitre : Il est possible de commencer dès 8 ans
— Céline Valette : Combien d’entraînements par semaine ?
— L’arbitre : Un à plusieurs entraînements cela dépend des clubs
— Céline Valette : La boccia sera représentée aux prochains jeux de Los Angeles n’est ce pas ? combien de joueurs et de joueuses sont aujourd’hui au gymnase ?
— L’arbitre : Oui c’est exact la boccia sera à Los Angeles en 2028, ce weekend il y aura 82 sportifs et sportives. Je dois vous laisser pour retourner avec le comité.
— Céline Valette : Je vous remercie. »
Une compétition sous de fortes températures
Parmi le public j’ai rencontré une spectatrice à qui j’ai posé des questions :
« Céline Valette : Bonjour que pensez vous de la boccia, êtes vous sportive ?
— La spectatrice : Je ne joue pas à la boccia par contre j’ai pratiqué le badminton en fauteuil pendant de nombreuses années, je suis venue les encourager, c’est un peu dommage qu’il n’y ai pas assez de visibilité pour le handisport…
— Céline Valette : Que voulez vous dire par là ?
— La spectatrice : Je pense que le handisport représente un grand intérêt mais qu’il n’y a pas toujours beaucoup de public
— Céline Valette : La boccia est pourtant à découvrir. Par contre, il est difficile de savoir exactement pourquoi les personnes ne sont pas venues. Peut-être qu’une des raisons est que nous sommes un vendredi… Et vous qu’en pensez vous ?
— La spectatrice : Il y a un public qui n’ose pas venir. possible aussi que le créneau du vendredi les ai dissuadé. Espérons que les choses changent en mieux. »
C’est dans une chaleur suffocante, que les sportifs et sportives ont évolué pendant ces trois jours de finale. Cependant la canicule ne les a pas découragé pour la finale du dimanche.
« Céline Valette : Bonjour, vous avez joué aujourd’hui comment est ce que le match s’est déroulé ?
— L’équipe de Bretagne hébergée en ville : Bien dans l’ensemble, notre équipe a terminé quatrième. L’an prochain la finale devrait avoir lieu en Bretagne. Nous venons tous et toutes de Saint Malo. Nous avons visité un peu les environs entre les matchs. La chaleur fut difficile à supporter… sur le retour nous voyagerons de nuit pour éviter les fortes températures. »
Références et sources à titre informatif :
Etude injep sur la pratique sportive des personnes en situation de handicap
Panorama des licences sportives statistiques insee
Site internet de la fédération de handisport rubrique boccia